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Comment réagit notre corps face au froid ?

La pratique d’un sport en pleine nature nous confronte à des environnements variés nous amenant, un jour ou l’autre, à devoir résister au froid. La sensibilisation aux risques liés à cette exposition au froid ne peut se faire sans s’interroger sur le fonctionnement de notre corps pour lutter contre la chute de sa température interne.

Il est nécessaire de comprendre avant de connaître les moyens de prévention d’une éventuelle hypothermie, comment s’effectue la régulation de la température de notre corps, comment ce dernier réagit face à une exposition longue et prolongée au froid, quel peut être ses effets sur notre organisme.

Ainsi, nous pourrons retenir l’ensemble des critères nécessaires pour prévenir le risque majeur de l’exposition au froid, l’hypothermie ?

Comment s’effectue la régulation de la température ?

L’homme est un homéotherme. Il maintient la température de son corps à un niveau plus ou moins constant de 37°C, indépendamment de la température de l’environnement extérieur. 

La thermorégulation est le mécanisme qui permet à un organisme de conserver une température constante. Elle est le résultat de production (Thermogénèse) et de déperdition de chaleur (Thermolyse).

L’exposition à une basse température lors de la pratique d’un sport nature est étroitement liée à la température ambiante du lieu de pratique. Elle est surtout influencée par l’élément dans lequel nous nous trouvons, comme l’eau,  la neige ou le vent.

Une température extérieure de 20°C n’aura pas de conséquence à condition que vous ne soyez pas enseveli sous 1 mètre de neige ou que vous descendiez un torrent à 10°C.

Voyons maintenant comment notre corps réagit face au froid.

Comment réagit notre organisme face au froid ?

Comme souvent, lorsque nous nous sentons attaqués, notre premier réflexe est de nous protéger ! Eh bien, notre organisme en fait de même ! Notre organisme se protège du froid grâce à sa  thermogenèse qui a deux fonctions principales : 

Notre corps doit ÉCONOMISER de la chaleur !

Il va mettre en place un système pour économiser la chaleur qui lui reste. Cela se fait naturellement en libérant dans le sang des catécholamines (adrénaline) pour entraîner une vasoconstriction, c’est à dire une diminution du diamètre des vaisseaux sanguins sur les parties de notre corps non vitales comme les mains et les pieds. Le maintien de la température centrale de notre corps sera uniquement réservé aux organes vitaux.

Il est malin, non ? Mais bien plus que vous ne l’imaginez, il sait faire deux choses en même temps ! En plus d’économiser, il va aussi produire de la chaleur ! 😉

Notre corps doit aussi PRODUIRE de la CHALEUR !

Pour ce faire, notre corps dispose principalement de deux moyens, le mouvement et l’alimentation.

Mais comment fait-il ?

Il va augmenter l’ACTIVITÉ MUSCULAIRE

Sachez que lors d’un exercice physique, 75 % de l’énergie chimique fournie par l’alimentation (nutriments) se transforme en chaleur, l’autre partie (25%) se transforme en énergie mécanique.

Les mouvements volontaires

Vous avez déjà sans doute réalisé de petits sauts sur place pour vous réchauffer ! Bouger les bras ou courir quelques mètres … Ce sont des mouvements volontaires que nous mettons en place dès lors que notre température corporelle baisse en dessous du point de consigne (soit env. 37°C).

Les mouvements involontaires

La contraction musculaire étant donc source de chaleur, notre organisme provoque des frissons thermiques qui sont des contractions rapides des muscles striés squelettiques (5 à 10 fois par seconde). C’est un mécanisme d’urgence.

Le frisson est souvent accompagné de chair de poule, également un moyen de défense par augmentation du volume du poil afin de créer un espace d’air de protection thermique.

Le problème, c’est que pour se contracter, la cellule musculaire a besoin de consommer en permanence une molécule appelée ATP (Adénosine Tri-Phosphate).

Mais notre corps à tout prévu, il peut en fabriquer en permanence.

Ouf ! Nous sommes sauvés !

Il va augmenter la RESPIRATION CELLULAIRE

Nous venons de voir que notre organisme a besoin de molécules d’ATP (Adénosine Tri-Phosphate) pour effectuer la glycolyse, c’est à dire transformer le glucose en énergie !

C’est là que la respiration cellulaire intervient. Elle permet de renouveler l’apport en molécules d’ATP au sein des cellules. Pour cela elle doit convertir l’énergie chimique présents dans les nutriments (Lipides, Glucides, Protides) en ATP.

Le processus n’est pas identique pour tous les nutriments provenant de notre alimentation. La transformation des lipides et des protéines en ATP est moins simple et directe que la transformation des glucides en un sucre simple : le glucose. 

Mais leurs transformations aboutissent toutes en la création d’énergie pour alimenter la cellule.

Il va puiser dans nos RÉSERVES de graisse

Le corps à un moment donné, lorsque les apports alimentaires sont insuffisants pour produire l’énergie nécessaire, ira chercher une source d’énergie dans les réserves adipeuses de notre corps humain.

Les acides gras issus de la lipolyse sont métabolisés pour arriver à produire de l’énergie sous forme d’ATP.

Quels sont les EFFETS du FROID sur notre organisme ?

Le risque principal d’une exposition prolongée au froid est la baisse de la température corporelle, appelé hypothermie.

Il y a hypothermie lorsque la thermorégulation d’un individu n’arrive pas à maintenir une température corporelle centrale dans les normes.

Les premiers signes d’une hypothermie

Lors d’une sortie sportive dans un environnement spécifique, chacun d’entre nous doit être attentif, s’observer mais aussi interroger ses équipiers à la recherche des premiers signes évocateurs d’un refroidissement, comme : 

Le sportif pratiquant dans une ambiance froide peut avoir une peau froide, mais une température interne correcte. L’hypothermie n’est alors pas encore installée mais elle surviendra si la personne reste dans cette ambiance froide.

Les signes d’une hypothermie sont différents en fonction de la température du corps, mais on parle réellement d’hypothermie lorsqu’une baisse de la température centrale descend en dessous de 35° C. 

Les différents degrés de l’hypothermie

Il y a plusieurs classifications de l’hypothermie, mais on peut retenir trois niveaux qui caractérisent l’évolution possible de l’état de santé de la victime.

Une chute de la température corporelle en dessous de 28°C peut entraîner une fibrillation ventriculaire qui rends inefficace l’alimentation du cœur en oxygène. Le risque de cette anoxie est d’aboutir à un arrêt cardiaque.

Que retenir pour prévenir le risque d’hypothermie ?

Notre objectif en tant que pratiquant dans un milieu exposé au froid est maintenant de mettre en place une prévention la plus efficace possible pour se protéger et surtout prévenir tout risque d’hypothermie !

Il est indispensable d’apprendre à identifier les premiers signes d’un refroidissement. Il est aussi important de savoir s’observer soi-même que de savoir noter les réactions des personnes avec qui vous évoluez dans votre activité.

Ainsi, vous allez réagir rapidement en stimulant la production de chaleur par le corps lui-même comme nous l’avons vu plus haut : 

Nous avons vu dans cet article que notre corps demande et/ou mets en place tout un système d’équilibre pour lutter contre le froid.

La premier chose à faire est de prévenir la baisse de la température corporelle.

Il existe des moyens simples et très efficaces pour prévenir la baisse de la température du sportif exposé au froid.

Nous les aborderons dans un prochain article !

Marie 😉