Pour pratiquer les sports d’eau vive, il est important avant toute sortie de connaître l’influence que les régimes hydrologiques peuvent avoir sur la pratique des sports de montagne et en particulier, les sports d’eau vive. En plus de pouvoir apprécier le niveau d’eau des cours d’eau, il faut surtout pouvoir anticiper l’évolution probable de celui-ci au fil de la journée. Le régime d’un cours d’eau reflète essentiellement la variation saisonnière des précipitations et des températures. Les cours d’eau sont parfois régulés par des barrages, mais leur débit est tout de même influencé par leur régime d’alimentation.
L’hydrologie est la science qui s’intéresse à tous les aspects du cycle de l’eau, elle consiste non seulement :
- A mesurer le débit des cours d’eau.
- A connaître leurs variations habituelles au cours des saisons. C’est à dire leur régime hydrologique, dans le temps et dans l’espace. Le régime hydrologique est la succession des débits moyens mensuels calculés d’après les mesures effectuées sur plusieurs dizaines d’années.
L’influence des saisons sur les niveaux d’eau
Les conditions météorologiques, avec les températures et les précipitations, sont les facteurs d’influence de la quantité d’eau évacuées dans les cours d’eau à court, moyen et long terme. L’enchainement des saisons créé un véritable cycle hydrologique qui entraine d’importantes variations des niveaux d’eau. Tout bon sportif et pratiquant les sports de pleine nature se doit de connaître les phénomènes et les risques que cela peut avoir dans sa pratique.
L’année hydrologique
L’année hydrologique est une période de 12 mois qui débute après le mois habituel des plus basses eaux. En fonction de la situation météorologique des régions, l’année hydrologique peut débuter à des dates différentes. En France, elle débute généralement au mois de septembre.
Ce cycle d’un an de fonctionnement d’un cours d’eau se segmente en 4 périodes et corresponds approximativement aux 4 saisons :
- L’automne, le début de l’année hydrologique : les premières pluies et la fin des chaleurs élèvent généralement les débits.
- L’hiver apparaît comme la période la plus favorable aux écoulements. Le sol reçoit plus d’eau qu’ils ne peuvent en contenir, ainsi l’eau peut atteindre la nappe phréatique et la recharger.
- Le printemps, période de vidange, les débits baisses, d’avril à août la baisse des débits moyens est générale et systématique.
- La pénurie estivale : en été, les étiages sont très creusés, et vont même, pour certains cours d’eau, jusqu’au tarissement complet.
Il faut que L’année typique pour les sports d’eau vive sous l’influence des régimes d’alimentation
L’année hydrologique pour les sports d’eau vive se répartie d’une manière différente. La période commence dès le mois de mars et fait suite à la période hivernale moins propice à la pratique. En fonction de la situation météorologique des régions, l’année des sports d’eau vive peut débuter à des dates différentes.
Le printemps
Les torrents et rivières commencent à se remplirent d’eau. Les chaleurs augmentent et permet dès le mois de mai de récupérer les eaux issus de la fonte des neiges. L’eau a une couleur caractéristique, d’une clarté limpide et translucide. C’est idéalement la période la plus propice aux pratiques des sports d’eau vive dans les cours d’eau d’un régime nivale.
L’été
La fonte des neiges arrivant à sa fin, le régime glaciaire prend le relais. La fraîcheur de la fin de nuit et du matin ne permette pas aux glaces de fondre. Il faut attendre le réchauffement de la journée. La fin d’après-midi offre un niveau d’eau idéal et parfois trop élevé ! Le débit évoluant au fil de la journée, il faut être en mesure d’apprécier le niveau technique demandé avant de s’engager sur la rivière. Le niveau le plus haut est souvent atteint en début de soirée.
L’automne
Les cours d’eau des montagnes sont rarement praticables. Il faut davantage s’orienter sur des rivières au régime pluvial pour allonger sa pratique sportive jusqu’au début de l’hiver.
L’hiver
La pratique des sports d’eau vive est réservé aux moins frileux ! Exposé au froid la température interne du corps baisse graduellement. Une tenue adaptée est nécessaire, d’autant plus que l’eau refroidit 25 fois plus vite le corps humain que l’air. Il est primordial en tant que pratiquant d’activité de pleine nature d’être sensibilisé aux risques liés à l’exposition au froid. La connaissance des moyens de prévention et à défaut des conduites à tenir est indispensable !
La classification des régimes hydrologiques
Une des classifications des régimes hydrologiques des rivières les plus simples distingue trois principaux types de régimes, dans lesquels on regroupe des régimes en fonctions des différents réservoirs d’eau.
Les régimes simples d’alimentation des cours d’eau
Les cours d’eau alimentés par un seul mode d’alimentation font partie des régimes simples, de base. Ils ont au nombre de trois, le régime glaciaire, le régime nival et le régime pluvial, appelés ainsi d’après l’origine de l’eau la glace, la neige ou la pluie.
Le régime pluvial
Les cours d’eau au régime pluvial sont alimentés par des précipitations sous forme de pluie. Phénomène naturel par lequel des gouttes d’eau tombent des nuages vers le sol, le régime pluvial est peu régulier, étroitement lié aux périodes de précipitations.
Le régime nival
Lorsque les cours d’eau ont un régime exclusivement nival, leur lits s’alimentent au printemps par la fonte des neiges. Ce phénomène climatique saisonnier des régions tempérées réside dans la transformation en eau de ruissellement de la neige et de la glace qui se sont accumulées durant la saison froide. Ceci se produit sous l’effet de la chaleur du début de la saison chaude alors que la température passe au-dessus de 0°C. Il faut savoir que la fonte des neiges peut provoquer des inondations saisonnières d’envergure ! Le régime nival se caractérise par des hautes eaux, s’étalant du printemps au milieu de l’été, et des basses eaux, lorsque la neige est entièrement fondue, à partir de la fin de l’été et en automne. C’est le cas de la majorité des rivières des Alpes (ex : Isère, Romanche, Durance …).
Le régime glaciaire
Le régime glaciaire entraîne des niveaux d’eau dans les torrents avec des hautes eaux en été et des basses eaux en hiver. Le glacier accumule les précipitations en hiver (sous forme de glace, ou neige) et libère ses réserves par la fonte en été. Il présente, en période estivale, un débit diurne supérieur au débit nocturne, résultant de la différence de T°C extérieur entre la nuit et le jour. Le Vénéon, en Isère est très caractéristique d’une alimentation glaciaire. Ils nous arrivent régulièrement lors de navigation en fin de journée, d’entendre les cailloux rouler par la force de l’eau sur le fond du lit de la rivière, c’est assez surprenant !
Les régimes mixtes d’alimentation des cours d’eau
Les régimes mixtes résultent de l’interaction de deux modes d’alimentation principaux. Les différents régimes peuvent se combiner en régime pluvio-nival, régime nivo-glaciaire. C’est le cas pour les cours d’eau qui ont leurs sources dans les régions montagneuses et bien évidemment pour les cours d’eau importants dont les affluents peuvent avoir des régimes différents, c’est le cas du Rhône en France.
Nous retrouvons dans le nom des régimes mixtes l’association des deux noms des régimes simples avec la mise en avant du régime prépondérant par rapport au deuxième :
- Le régime nivo-pluvial : influencé de manière équilibrée par la fonte des neiges (nivo) et les précipitations (pluvial). Les basses eaux sont en été et automne, les hautes eaux sont en hiver et surtout au printemps.
- Le régime pluvio-nival, reçoit une influence prépondérante des pluies par rapport à celle de la fonte des neiges. Ils ont en général 2 maxima dans l’année ( mars-avril et novembre-décembre).
- Le régime nivo-glaciaire.
Les régimes complexes d’alimentation des cours d’eau
Les régimes complexes sont le résultat de la succession de plusieurs influences le long du cours d’eau. La répercutions des divers régimes en amont apportent aux cours d’eau l’ensemble des modes d’alimentation.
Ces régimes complexes ne concernent que les grands fleuves et ne présentent pas d’intérêt pour les adeptes des sports d’eau vive. L’exemple classique est le Rhône. D’origine glaciaire, il subit une influence nivale jusqu’au Lac Léman, puis une influence pluvio-nivale jusqu’à Lyon où à la Sâone il donne alors son caractère pluvial. L’Isère lui redonne une influence pluviale à l’approche de la Mer Méditerranée.
Conséquences du changement climatique sur les régimes des eaux
Le changement climatique a un impact sur l’ensemble du cycle de l’eau. Il fait subir aussi bien aux eaux de surface qu’aux eaux souterraines des modifications quantitatives et qualitatives, avec toutes les conséquences qui en résultent.
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Le comportement des cours d’eau diffère d’une année sur l’autre, et chaque année présente une situation particulière. Il est primordial en tant que sportif évoluant dans le milieu aquatique d’en retenir les traits les plus significatifs ou les plus fréquents. Des épisodes exceptionnels ont tendances ces dernières années de faire leur apparitions. Il faut en être conscient et apprendre à lire le milieu, se renseigner pour nous permettre d’apprécier au plus juste les risques d’engagement et savoir renoncer si le besoin ou le doute s’en faisait ressentir.